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La Sirène
mélodie
Poem: by Catulle Mendès (1841–1909), written to replace the text by Louis Gallet and Edouard Blau in the libretto of La Coupe du roi de Thulé.
Sous le flot qui déferleJ'habite un pays sans pareil,Où le ciel de corail vermeilA pour lune une perle,Un rubis pour soleil !Et pourtant sur la grêveJe viens chaque soir toute en pleursÀ cause... hélas ! à cause d'un bel enfant qui rêveEt qui passe en cueillant des fleurs.Autre fois la Sirène heureuseSans aimer donnait de l'amour,La séductrice enfin est amoureuseLa charmeresse est charmée à son tour.Et, le soir, sur la grêve sans jamais voir mes pleursLe bel enfant qui rêvePasse en cueillant des fleurs !
Composition: The song was salvaged, probably in 1872-75, from La Coupe du roi de Thulé and published in the collection Seize Mélodies in 1883. In the opera the music is the Siren's song from Act II, also the central part of the Prélude. New words were required since the opera libretto had been set by Diaz and performed in 1873.
Autograph score: Private collection. 12-stave paper, 8 p., in E♭, prepared for engraving with A.C. 6147 entered at the foot of p. 1. The piano part is in Bizet’s hand, the words and three versions of the vocal line in another hand. The final version is in Bizet’s hand. A first text, crossed out, gives the poem as sung in La Coupe du roi de Thulé:
Oui, c'est vrai je suis reine;On m'adore en tremblant.Le flot soumis se traînePour baiser mon pied blanc.Mais cet homme que j'aime,Passa, jusqu'à ce jour,Sans voir le diadèmeQue j'offre en vain à son amour.Oui, je suis immortelle,Et toujours, sur mon front,En écartant leur aile,Les siècles passeront.Mais cet homme que j’aimeDoit mourir quelque jour,Sans qu’un regard suprêmeRéponde à mon amour.
Sous ces flots je suis reine,J’habite un pays enchanté.Où la mort suit la volupté,Mais la pâle sirène a perdu sa beauté.Près de l’onde immobileParaît un bel enfant le soir;Il passe, il rêve, il chante,Heureux, le cœur tranquille,Sans m’écouter et sans me voir !Enivrés de chimères vaines,Plus d’un cœur par moi fut brisé !L’amour se venge enfinEt dans mes veinesRépand ces feux dont je les embrasai !Et de l’onde immobile mes yeux suivent le soirL’enfant au cœur tranquilleQui passe sans me voir !Heureux, le cœur tranquille,Il rêve sans me voir ;Il chante sans me voir !
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1
Choudens as no. 1 in Seize Mélodies 1883 with new words by Catulle Mendès In two keys. The lower key is C. IMSLP.
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3
Hansen, Copenhagen, pl. no. 12397, 5 p., 1898. in Swedish, French and Danish. D-B.
- Dean 186, 191
- Frits Noske, French Song from Berlioz to Duparc (New York: Dover, 1970), p. 197