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Le Retour

duo

[musical score]
113 bars
  • La Jeune Fille – soprano
  • Le Soldat – tenor
piano

Poem: Jules Barbier (1825–1901), author of librettos for Gounod, Thomas, Offenbach and many others and, for Bizet, La Guzla de l’Émir. The poem imagines a soldier returning from war who tells a young girl that her fiancé has fallen in battle. Her display of grief convinces him of her love. He then reveals that he is himself her fiancé, and they sing joyously of reunion.

Le Soldat
Ouvre vite, enfant qui reposes !
La Jeune Fille
Ah ! qui frappe à mes vitres closes ?
Le Soldat
Un soldat qui vient des combats.
La Jeune Fille
Comment vous nommez-vous ?
Le Soldat
Tu ne me connais pas.
La Jeune Fille
Parlez, hélas ! j'ai peur !
Le Soldat
Ecoute, ô jeune fille !
Et n'attends plus ton fiancé.
Reprends avec ta foi cet anneau d'or qui brille,
A la guerre il est trépassé !
La Jeune Fille
O Dieu quelle douleur affreuse !
Que n'ai-je pu succomber avec lui !
A jamais la triste amoureuse
Portera le deuil d'aujourd'hui !
Le Soldat
Viens, entends et sèche tes larmes,
Sur cette terre il est plus d'un bonheur ;
Après l'hiver et les sombres alarmes
Viennent l'avril et l'espérance en fleurs.
La Jeune Fille
Je n'ai que la mort dans le cœur !
Le Soldat
Aux grands bois tout chante et soupire,
Se cherche, s'unit, ou s'attire,
Le ruisseau mèle son doux rire
Au soupir lointain de la mer.
Vois déjà sur les tombes closes
Fleurir la jeunesse des roses.
Bannis donc les regrets moroses,
Aime encor, il est doux d'aimer !
La Jeune Fille
Il tenait mon âme et ma vie,
A son bras je marchais ravie,
Et ma tendresse inassouvie
Le suit au-delà du trépas !
Les portes du bonheur sont closes !
Je veux pleurer malgré les roses !
Les édens sont noirs et moroses
Si l'amour ne s'y trouve pas !
Le Soldat
L'amour ? oui, c'est l'amour par qui tu revivras !
C'est moi, ton fiancé qui te tend ses deux bras !
La Jeune Fille
O ciel clément ! sous trop de bonheur je succombe !
C'est lui, c'est mon amant que je retrouve encor !
Adieu le deuil ! Adieu le désir de la tombe !
Oui, c'est le doux printemps, oui, c'est le soleil d'or !
Les Deux
Oui, l'amour avec ses ivresses,
Tendre orgueil, infini désir,
Longs soupirs et pures caresses
Vient m'étreindre et nous réunir.

Composition: probably 1872-75. This duet is derived from no. 9 as sketched in Act II of Clarisse Harlowe, with words by Barbier replacing the original words by Gille. In the opera Lovelace is attempting to persuade Clarisse to elope with him, yet she persistently refuses. Bizet perhaps planned a second collection of songs following the Vingt Mélodies of 1873 and filled out the sketch with a piano part, but this version was not published until about 1885. Bars 43-73 were also fashioned into a separate song, Voyage, with new words by Philippe Gille and published in Seize Mélodies.

Autograph score: not known
Printed scores:
1
pl. no.:

A.C. 6263

pages:

title page, blank, music 1–9

date:

1885

copies:

F-Pn Vm7 32716 (dépôt légal 1887)

GB-dean

US-CAe Mus 629.1.715

2

Eroïca Music Publications, c. 2005 (reprint of Choudens edition).

Arranged for piano:
1 Schirmer, New York, before 1910.
Bibliography
  • Dean 272