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Le Doute

mélodie

[musical score]
63 bars
voice and piano

Poem: Paul Ferrier (1843-1920), author of plays, adaptations, etc. He was active at least by 1862, writing for the Odéon, Vaudeville, etc. He wrote French translations of operas by Mozart, Puccini, and de Falla. For this song he supplied the words to fit pre-existing music.

Ah ! si vraiment l'indifférence
Garde ton cœur contre l'amour,
S'il faut hélas que nuit et jour
Je souffre sans espérance,
Par pitié pour celle qui supplie,
Laisse-moi ma folie,
Dernier soutien d'un cœur tout attristé,
Que nulle angoisse ne délie.
Ah ! par pitié laisse que j'ignore
Et pour jamais la vérité ;
Cruelle est la réalité,
Mieux vaut le doute encore !
Oui, j'aime mieux encor le doute
Qui me laisse un rayon d'espoir :
Plutôt cent fois ne rien savoir
Qu'apprendre ce qu'on redoute.
Si le sort qui voulut que je t'aime
Me défend cette ivresse suprême
D'un chaste amour en tes yeux refleté,
Je m'inclinerai sans blasphême !
Ah ! mais du moins laisse que j'ignore
Et pour jamais la vérité !
Cruelle est la réalité,
Mieux vaut le doute encore !

Composition: This arrangement of part of the slow movement of the Symphonie no. 2 was probably commissioned by Choudens, after Bizet's death, along with Ferrier's words for publication in the collection Seize Mélodies. Dean argues that the song came first and was then adopted in the symphony.

Printed scores:
Bibliography: