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Douce Mer
barcarolle
Poem: Adieux à la mer by Alphonse-Marie-Louis de Lamartine (1790–1869), no. XX from Nouvelles Méditations poétiques (1830), written, according to Lamartine, on the island of Ischia in 1820. Bizet set the first three of Lamartine’s eighteen stanzas.
Murmure autour de ma nacelle,Douce mer dont les flots chéris,Ainsi qu'une amante fidèle,Jettent une plainte éternelleSur ces poétiques débris.Que j'aime à flotter sur ton onde.A l'heure où du haut du rocherL'oranger, la vigne féconde,Versent sur ta vague profondeUne ombre propice au nocher !Souvent, dans ma barque sans rame,Me confiant à ton amour,Comme pour assoupir mon âme,Je ferme au branle de ta lameMes regards fatigués du jour.
The stanzas Bizet did not set are:
Comme un coursier souple et docileDont on laisse flotter le mors,Toujours, vers quelque frais asile,Tu pousses ma barque fragileAvec l'écume de tes bords.Ah! berce, berce, berce encore,Berce pour la dernière fois,Berce cet enfant qui t'adore,Et qui depuis sa tendre auroreN'a rêvé que l'onde et les bois!Le Dieu qui décora le mondeDe ton élément gracieux,Afin qu'ici tout se réponde,Fit les cieux pour briller sur l'onde,L'onde pour réfléchir les cieux.Aussi pur que dans ma paupière,Le jour pénètre ton flot pur,Et dans ta brillante carrièreTu sembles rouler la lumièreAvec tes flots d'or et d'azur.Aussi libre que la pensée,Tu brises le vaisseau des rois,Et dans ta colère insensée,Fidèle au Dieu qui t'a lancée,Tu ne t'arrêtes qu'à sa voix.De l'infini sublime image,De flots en flots l'oeil emportéTe suit en vain de plage en plage,L'esprit cherche en vain ton rivage,Comme ceux de l'éternité.Ta voix majestueuse et douceFait trembler l'écho de tes bords,Ou sur l'herbe qui te repousse,Comme le zéphyr dans la mousse,Murmure de mourants accords.Que je t'aime, ô vague assouplie,Quand, sous mon timide vaisseau,Comme un géant qui s'humilie,Sous ce vain poids l'onde qui plieMe creuse un liquide berceau.Que je t'aime quand, le zéphireEndormi dans tes antres frais,Ton rivage semble sourireDe voir dans ton sein qu'il admireFlotter l'ombre de ses forêts!Que je t'aime quand sur ma poupeDes festons de mille couleurs,Pendant au vent qui les découpe,Te couronnent comme une coupeDont les bords sont voilés de fleurs!Qu'il est doux, quand le vent caresseTon sein mollement agité,De voir, sous ma main qui la presse,Ta vague, qui s'enfle et s'abaisseComme le sein de la beauté!Viens, à ma barque fugitiveViens donner le baiser d'adieux;Roule autour une voix plaintive,Et de l'écume de ta riveMouille encor mon front et mes yeux.Laisse sur ta plaine mobileFlotter ma nacelle à son gré,Ou sous l'antre de la sibylle,Ou sur le tombeau de Virgile :Chacun de tes flots m'est sacré.Partout, sur ta rive chérie,Où l'amour éveilla mon coeur,Mon âme, à sa vue attendrie,Trouve un asile, une patrie,Et des débris de son bonheur,Flotte au hasard : sur quelque plageQue tu me fasses dériver,Chaque flot m'apporte une image;Chaque rocher de ton rivageMe fait souvenir ou rêver...
Composition: between July 1866 and March 1867, before publication.
Autograph score: not known
A.C. 1403(1) low key, A.C.1403(2) high key.
title page, blank, p. 1–5, blank
1867
Choudens, as no. 14 in Vingt mélodies, p. 75–79, 18734, in two keys.
Sonzogno, Milan, pl. no. 7630-7631, 5 p., c. 1888, as O mio bel mar, in Italian. I-Mc.
Schirmer, New York, in Vocal album: thirty-one songs: Volume I, in two keys, in French and English (translated by Eugene Oudin). US-NYp, US-BEm. IMSLP.
Durdilly, as no. 561 in Série 23 of Édition française, c. 1890 (lower key). GB-NWm.
Hansen, Copenhagen, pl. no. 12390, 5 p., 1898, in Swedish, French and Danish. D-B.
Garland, New York, 1995, in Romantic French Song 1830–1870, edited by David Tunley, vol. 4, p. 149-155 (facsimile of Choudens edition).
Dedicatee: Victor Capoul (1839–1924), a tenor with a long career at the Opéra-Comique.
- Z. Dolukhanova, 1952
- S. Couderc, 1955
- Stephen Varcoe, Graham Johnson, 1988
- Ann Murray, Graham Johnson, 1998
- Dean 147, 268
- Lacombe 43, 147, 186, 360-68, 638
- Frits Noske, French Song from Berlioz to Duparc (New York: Dover, 1970), p. 196 .